Le Prosper Schiaffino (Donator)

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Localisation 42°59'56" N – 6°16'40" E
A environ 1000 m à l’Est du Petit Sarranier au Sud-Est de l’Ile de Porquerolles
Type épave/site
Profondeur minimum
Profondeur maximum
Cargo
35 mètres
51 mètres
Difficulté de la plongée
Intérêt faune et flore
Intérêt épave/site

 

Historique de l'épave :

Le Donator a été construit en 1931 par les chantiers Holz Worksted A-S à Bergen (Norvège). Il mesurait 78 m de long pour 12 m de large, et pouvait filer 14 à 15 nœuds propulsé par son moteur de 1800 cv. Il est revendu en 1933 à la Compagnie Générale d’Armements Maritime qui le rebaptise Petite Terre et l’affecte au transport de bananes entre la Métropole et les Antilles. En 1939 il devient la propriété de la Compagnie Algérienne de Navigation pour l’Afrique du Nord ou  Compagnie Schiaffino. Celle-ci avait coutume de baptiser ses navires avec les prénoms des membres de la famille, et le Donator devient alors le Prosper Schiaffino. Cette compagnie qui possédait vingt bâtiments en 1939 en perdit 19 pendant la seconde guerre mondiale : 13 par torpillages, mines etc…, et 6 par bombardements alors qu’ils étaient au mouillage. A la fin de la guerre le Donator était le seul rescapé. Mais le 10 novembre 1945 le cargo file vers son destin. Il revient de l’Algérie avec à son bord une cargaison de vin. Le dragage des mines n’est pas terminée en Méditerranée, et le Capitaine Baillet ordonne à ses hommes la plus grande attention. Le mistral souffle fort. Le bateau fait le tour de l'île de Porquerolles par le Sud quand à 13h10 par une mer démontée une formidable explosion retentie. Le cargo a heurté une mine, la proue est détruite, l’eau envahie le navire, et la poupe se soulève rapidement. Les 29 marins ne peuvent larguer les chaloupes et se jettent à l’eau. Heureusement un avion de la R.A.F est témoin du drame. Il prévient les secours qui arriveront sur le site 4 heures plus tard sauvant 27 hommes, 2 étant portés disparus. Cet ultime naufrage scellait le destin de la Compagnie Schiaffino.


Schéma : Cristina Franco

Description :

Le Donator est une référence en matière d’épave en Méditerranée. La plongée doit être bien préparée car le courant peut être extrêmement violent sur le site. De nombreux plongeurs faisant fi de cet aspect, on fait soit une plongée de surface, soit au fond n’ont pu contempler le Donator que de loin sans jamais l’atteindre. L’épave est vaste et bien conservée après 55 ans passés sous l’eau. Elle repose bien droite sur un fond de sable. La poupe se situe à 51 m tandis que la proue se trouve à 48 m. Lors de la descente il est intéressant de faire une petite halte vers 20-25 mètres afin d’admirer le bateau dans son ensemble. Celle-ci pouvait auparavant être effectuée auprès du mât remontant à 25 m de la surface, au sommet duquel des nuées de poissons se trouvaient. Malheureusement depuis janvier 2000, cet emblème du Donator est tombé sur bâbord, laissant juste un bout de quelques mètres.
Faire le tour entier du cargo en une seule fois est possible en l'absence de courant, mais peu conseillé si l’on veut admirer un tant soit peu les détails du navire. En fait 2 ou 3 plongées permettent de vraiment connaître l’épave. On peut commencer la plongée par l’hélice et le safran qui sont les parties les plus profonde du cargo à 51m. L’hélice est énorme et donne une idée de la puissance qu’il fallait pour déplacer le navire et ses 1698 tonneaux. En remontant sur la proue on peut admirer la grande barre à roue. Juste derrière le château arrière se trouve une hélice de rechange. En direction de l’avant, on survole le pont qui est à 40 m. Celui-ci n’existe plus. Il n’en reste que les traverses, et on peut pénétrer avec prudence dans la cale arrière pour admirer la partie moteur à 44 mètres et les cuves qui contenaient le vin.
Continuant toujours vers l’avant on passe à travers les coursives des superstructures à 35 m ou plutôt le bardage qui en subsiste. De chaque côté du bâtiment les portemanteaux se dressent vers la surface. Au centre des superstructures, on peut voir l’embase de la cheminée disparue lors du naufrage. Il est amusant de contempler la cuisine, petite pièce où 2 plongeurs maximum peuvent rentrer pour voir les fourneaux. En ressortant de celle-ci côté tribord, un trou dans lequel un seul plongeur à la fois peut se glisser, permet d’accéder à la cale centrale, et ensuite de ressortir à proximité du mât.
Après la cambuse, toujours en se dirigeant vers la proue, on atteint les quartiers de l’équipage où l’on peut admirer une baignoire avec à ses côtés une cuvette de WC. Puis on aborde la cassure due à l’explosion. On peut rentrer dans la cale avant. Dans cet espace, phare éteint, la vision du bleu est fabuleuse et on a véritablement l’impression d’être devant un écran de cinéma. En voyant la taille de l’éventration du cargo on comprend la violence et la rapidité avec laquelle le pauvre Prosper a sombré. On ressort de la cale sur la proue. Celle-ci est posé sur bâbord. Elle est assez abîmée. On trouvera des barres de charges, cuves et autres ferrailles non identifiables.
 
 
 

Faune et flore :

Profusion et beauté sont les mots clés pour décrire la faune et la flore du Donator.
Kurt Armsler dans son livre « Epaves en Méditerranée » écrit « Les 50 années passées sur le fond ont transformé l’épave en un véritable récif fleuri ».
L’expression est bien choisie, car en effet le cargo est littéralement recouvert de grandes gorgones (certaines mesurant 1 m) rouges et jaunes, d’éponges, d’alcyons…
Les superstructures et coursives sont les parties les plus colonisées et où l’on trouve une densité telle qu’il est parfois difficile de se frayer un passage.
Sur le sable tout autour de l’épave on peut apercevoir des mostelles et d’énormes rougets qui semblent se nourrir aux hormones. Partout sur l’épave on retrouve d’immenses bancs des inévitables anthias, castagnioles, sars, entourés parfois par les dorades royales.
Dans les recoins du navire de nombreux chapons, rascasses brunes et rouge se dissimulent. On peut également découvrir 1 ou 2 mérous suivant sa chance, de même que des congres et murènes tapis dans la pénombre des cales attendant leur heure pour chasser.
 
 



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